Olivier a 40 ans. Il a acheté son premier appartement il y a 6 ans. Pour trouver son chez lui, il a dû renoncer à Paris intramuros, et c’est à Alfortville qu’il a fini par trouver la pépite, l’appartement qu’il allait pouvoir remodeler, retravailler, décorer et bichonner pour en faire le home sweet home dans lequel il trouve tous les jours autant de plaisir à rentrer.
Qu’est-ce qui t’a séduit en premier dans ton appart ?
J’ai visité l’appartement au mois d’avril à 18h. Toute la pièce à vivre était baignée de lumière et ça a été immédiat, je me suis dit : c’est celui-là.
Le matin le soleil se lève dans la chambre et le soir il se couche dans le salon. Un appartement traversant est un vrai atout. J’ai tout de suite vu le potentiel.
As-tu fait de gros travaux à ton arrivée ?
Oui j’ai fait énormément de travaux car tous les travaux qui avaient été fait avant avaient été mal faits. Tous les soirs après le boulot et tous les week-end pendant 3 mois j’ai tout refait. J’ai enlevé tout le sol et refait une dalle complète : ragréage et pose d’un parquet en chêne massif. Remise aux normes avec un pote de l’électricité qui était plus que douteuse.
J’ai aussi redressé les murs. J’ai démonté toute la cuisine. Mon père a été un vrai atout pour cette rénovation.
Depuis la fin de ces gros travaux as-tu opéré de nouveaux changements ?
Pas vraiment, à part dans ma chambre que j’ai refaite quatre fois. J’ai vraiment eu du mal à me décider sur la déco. J’ai même dessiné mon propre papier peint. Je me suis dit que j’avais eu LA bonne idée, mais en fait non : je me suis vite lassé. Finalement je suis passé à une chambre blanche, très épurée, avec juste l’apport des boiseries façon Haussmann pour apporter un petit cachet. J’ai ajouté quelques éléments de déco et c’est tout. Et c’est ce qui fait que la chambre est agréable et apaisante. Le prochain projet c’est la salle de bain au complet.
En quoi ça consiste pour toi de prendre soin de ton appartement pour être bien chez toi ?
Sur les murs de mon appart, j’ai beaucoup de déco murale, de photos, de litho, faites par des amis. En plus de les trouver beaux, j’y suis forcément très attaché parce que cela vient d’eux. Néanmoins, avant d’acheter quelque chose j’ai toujours besoin de l’imaginer chez moi. Je me projette facilement dans l’espace et j’ai la capacité de me dire si cela va être bien à cet endroit de l’appart et si ça vaut le coup que je l’achète. (Sauf pour ma chambre ou j’ai vraiment galéré !). Quand j’achète un objet ou un bibelot, en général, il a déjà sa place.
Il y a juste ma petite lampe verte d’un designer italien que j’ai achetée juste après avoir signé pour l’appart. Je savais que je lui trouverais une place. C’est comme le faux crâne de bison. Je l’ai vu et j’ai tout de suite su qu’il irait sur le coffrage du conduit de l’ancienne cheminée.
Dans ta déco, tu as casé un Playmobil, une petite console de jeu vidéo de ton enfance ou des piles de magazines anciens retrouvés dans la maison de campagne familiale. Tu accordes beaucoup d’importance à l’histoire des objets ?
J’ai plein de souvenirs avec ces jouets, et quand je les ai retrouvés dans ma maison de campagne, je les ai récupérés comme objets de déco.
Je suis très nostalgique des choses de mon passé et des bons souvenirs de mon enfance et de mon adolescence.
Y a -t-il un objet que tu garderas toute ta vie ?
Mon tapis : je l’aime à la folie. C’est un tapis marocain acheté par mes parents il y a 45 ans, que mon père a marchandé pendant une semaine. A la fin de la semaine, le marchand voulait presque le donner à mon père tellement il avait aimé l’échange qu’ils avaient eu ensemble. A l’époque ce tapis était un peu plus épais, il était dans le salon de l’appartement parisien et j’y faisais mes siestes. Je l’ai toujours connu. J’ai su plus tard l’histoire de l’achat de ce tapis et papa adore raconter cette histoire parce qu’elle lui rappelle de beaux moments avec le vendeur aussi. Ce tapis a une énorme importance pour moi.
Où passes-tu le plus de temps chez toi ?
Sur mon canapé ! C’est très clair ! C’est un canapé Habitat qui me faisait envie depuis très longtemps. J’allais m’assoir dessus à chaque fois que je passais dans le magasin! Mais je ne pouvais pas raisonnablement me l’offrir.
J’avais un autre canapé pas mal qui faisait le job. Or il y a deux ans j’ai prêté mon appart a un copain. Trop gentil, il a voulu nettoyer une tâche. Le nettoyant a empiré la tâche... il s’est dit qu’il allait mettre de l’eau, un peu trop, donc il a voulu sécher le tout avec un sèche-cheveux, un vieux qui trainait chez moi que j'utilise en tant que décolleur thermique.... et bim ça a carrément foutu le feu au canapé ! Je n’avais donc plus le choix ! Il a fallu en changer et j’ai trouvé ce fameux canapé rêvé de seconde main dans un état impeccable, et il a vraiment trouvé sa place ici. Ce canapé est hyper accueillant et c’est le point névralgique de l’appartement.
D’où vient la table basse d’ailleurs ?
La table basse du salon est un établi que j’ai récupéré dans le grenier de la maison de campagne familiale et j’y ai fixé des grosses roues de chariot SNCF. Beaucoup de choses viennent de la campagne. Les étagères aussi viennent de là-bas. C’est mon père qui me les a faites sur mesure avec ses billes de bois en chêne et merisier. Je lui avais fait un plan : je voulais deux planches avec la forme du tronc visible. Puis j’ai fait faire 3 U en acier avec des tirefonds pour que l’installation soit bien robuste.
Donc en plus des travaux tu n’hésites pas à construire les meubles dont tu as envie et besoin.
Exactement. Les porte de cuisine en OSB je les ai fabriquées ici, dans l’appart. L’appartement était plein de sciure partout. J’aime bien ce matériau : je le trouve super déco et chaleureux. J’ai aussi fait le meuble derrière le canapé, mélangé avec du verre et plaques de plexi. C’est le premier meuble que j’avais fait en OSB. Idem pour le porte vélo qui est devenu un porte ski, fait également en merisier de la maison de campagne.
Qu’est-ce que ton intérieur dit de toi ?
Elle parle de mes passions : la moto est présente mais en petite touche. Le ski aussi a sa place dans ma déco. Et mes vélos bien sûr : je les trouve beaux et ce sont mes principaux moyens de locomotion. Et j’entrepose aussi mes peintures et mes sculptures. Donc mon intérieur dit que j’aime le sport, la moto, l’art.
Je pense aussi qu’on voit que je suis un petit peu carré. Mon appart est toujours ultra rangé et ultra nickel. Parfois j’entends des gens qui se plaignent de devoir faire le ménage chez eux. Pour moi c’est un kiffe : je range et je nettoie (rire). Cela fait 6 ans que je suis ici et tous les soirs, je rentre avec autant de plaisir. J’adore mon appart et du coup j’en prends soin.
Depuis quand t’intéresses-tu à la déco ?
C’est vraiment depuis que j’ai acheté cet appart. Avant je ne me sentais jamais vraiment chez moi donc je n’arrivais pas à investir vraiment les lieux. En revanche, Papa était dessinateur maquettiste (l’ancien nom de graphiste) et il m’a initié très tôt à l’art. Il m’a appris à regarder et à comprendre l’art et j’étais très réceptif à cette éducation ! Je pense que ça a eu un impact sur mon goût pour la déco.
La déco change souvent chez toi ?
J’ai des projets de changements, des éléments que je veux faire évoluer. Le problème c’est que comme je veux tout faire moi-même ça prend du temps.
Par exemple, je veux couvrir d’un placage en bois l’encadrement de la porte de la chambre. Ça donnera plus de perspective et de profondeur. Ce sont de petits détails mais ça va beaucoup changer l’appartement. Dans le salon quand j’ai peint en jaune la mini alcôve du bureau ça a apporté beaucoup de chaleur à la pièce, alors je continue dans cette idée.
Je vais aussi enlever tous les cadres de ce mur car j’ai retrouvé une grande peinture indonésienne magnifique que mon arrière-grand-père, Ambassadeur à l’époque, a rapporté. Je veux lui donner une vraie très belle place.
Quel est ton dernier achat déco ?
Mon petit bureau. Je voulais un petit bureau design que je peux déplacer facilement si je veux travailler devant la fenêtre. J’aime aussi beaucoup mon nouveau petit chat porte-bonheur (qui fait un doigt d’honneur). C’est le dernier truc qu’on m’a offert.
Y a-t-il un élément de déco dont tu rêves ?
Un fauteuil 1ere édition en cuir par Charles et Ray Eames !
Mais pour rester raisonnable, mon prochain plaisir sera surement une sculpture de mon ami Rero.
Suis-tu les tendances déco ?
J’aime bien aller un peu voir ce qui se passe sur Instagram. Mais je ne suis pas vraiment les tendances. En fait, les tendances m’agacent quand elles sont trop tendances. On les voit chez tout le monde et tout semble uniformisé. J’aime quand on perçoit la personnalité et la singularité des habitants !